Un soir au théâtre avec la mission locale

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Il est 20h00, le journal télévisé commence, mais la Mission Locale a donné rendez-vous à une quinzaine de jeunes au théâtre de Saint-Quentin en Yvelines : c’est le parcours culturel !

Voilà quatre ans que je suis le parcours culturel tous les mois, c’est un rendez-vous que je ne manquerais pour rien au monde. On est vendredi 19 mars, me voilà sur l’avenue du Pas de Lac à Montigny le Bretonneux, pressant le pas en direction du Théâtre de Saint-Quentin en Yvelines. Cette grande scène nationale me fascine toujours et m’impressionne avec ses 1080 places. J’ai eu la chance de m’asseoir partout (parterre, orchestre, loge intermédiaire et balcon) et d’y voir différents types de spectacles (cirque, théâtre, danse, concert). J’arrive devant l’équipement et jette un coup d’œil sur le bâtiment imposant. Je grimpe les marches et parcours le parvis pour rejoindre le groupe qui m’attend dans un coin tout à gauche. Il est 20h15.

Je sers la main de Stéphane Gillot qui tente un regarde de professeur fâché, « À quelle heure avait-on rendez-vous ? » me glisse-t-il ironiquement. J’ai le droit à une punition (qui est en fait adressée à tout le monde) sympathique : remplir un petit questionnaire pour donner mes impressions sur la saison 2015. Sophie Pascual n’attend pas plus longtemps pour me saluer avec son enthousiasme caractéristique, suivi par Fatou, une autre conseillère fidèle au Parcours. Échanges potaches, rires, les places sont distribuées. On entre dans le Théâtre et, état d’urgence oblige, nous sommes fouillés. Je n’ai pas de sac, j’ouvre mon manteau.

En entrant dans la salle, je croise des amis militants de la colline de la Revanche (Elancourt), je parcours le parterre et trouve mon rang. On s’installe et je regarde le décor sur la scène (le rideau est rarement baissé ici) : des grilles métalliques forment un demi-octogonale aussi large que la scène elle-même, au fond à gauche de cette forme, une carcasse de voiture, et derrière le grille à droite une grande étoile en néon qui semble enfoncée dans le sol. La lumière s’éteind et le spectacle commence. Nous voilà emportés dans un univers de littérature et d’art corporel. Des danseurs emportent leurs corps dans des mouvements gracieux, harmonieux et rythmés pendant que des narrateurs présents racontent l’histoire de Katia et d’un jeune homme à sa recherche sur fond de guerre. Près de deux heures s’écoulent discrètement, sans se faire sentir et c’est même très court, trop court. La lumière s’éteint, le spectacle est fini et tout le monde applaudit. Les danseurs-conteurs nous saluent et sont rejoints par le metteur en scène. Ils vont, s’en vont sur la scène et la quittent, les lumières se rallument. Sophie nous demande de rester dans la salle et d’aller nous asseoir sur les fauteuils devant la scène. On va rencontrer le metteur en scène et les acteurs.

Il arrive, souriant et se pose debout devant nous. Il se présente : Angelin Preljocaj, metteur en scène. Stéphane lui rappelle que nous avions déjà vu un de ses spectacles il y a quelques années. « Est-ce qu’il y a des questions ? » demande-t-il ? Je commence et me lance : « Pourquoi ? ». Éclat de rire générale. « Pourquoi quoi ? » répond-il amusé. Je précise donc ma question « Pourquoi avoir mélangé le théâtre et la danse ? ». Aussitôt il s’engage dans des explications, l’envie d’allier des textes difficiles de littérature avec la danse. Il parle de sa collaboration avec Laurent Mauvignier, l’auteur des textes et Adel Abdessemed, ainsi que du parti pris d’écrire un nouveau spectacle pour un festival où l’on ne voit souvent que des grands classiques. Les échanges se font facilement, limpides. Dans un coin il y a Philippe Bertrand, chargé des relations avec le public. Il se fait complice de notre groupe, pose des questions enrichissantes pour les échanges mais aussi pour la compréhension du spectacle et sa création, et soutient la proximité entre nous et l’équipe. Quelques conteurs-danseurs se sont installés dans les fauteuils derrière nous, une manière encore de se rapprocher du public. L’échange se termine avec eux.

On sort du théâtre et on file au BDT. Cet acronyme est utilisé par tous pour nommer le Bistrot du Théâtre, le bien nommé, situé juste en face, lieu populaire et fréquenté par tous, quelle que soit la classe sociale. On y va souvent pour clôturer la soirée, autour d’un verre on parle de tout, de rien. On rit, on se titille et on crée des amitiés. Les verres vides, on sort et chacun est réparti dans les voitures des conseillers, et des jeunes s’ils en ont une. Car vient une règle sacrée du Parcours : la solidarité est de mise. Pourquoi rentrer seul en transport quand on peut être accompagné en voiture ? On se salue et on se dit à la prochaine fois.

Tristan Péribois

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Infos de l'auteur

Dionysien de naissance mais Guyancourtois de cœur, j'ai grandi entre Guyancourt, Montigny et Voisins. Passionné de lecture, d'écriture et de politique, j'ai crée un blog "Elections Guyancourtoises" et participé à la rédaction du journal local "Le Complément". Le Trappy Blog est une nouvelle étape dans mon engagement.