Fatima Zahra est professeure en littérature française et doctorante à Oujda, au Maroc. Elle a suivi du Maroc le Trappy’Blog depuis sa création. Curieuse et impatiente, mon amie de toujours a décidé de m’accompagner cette année afin de découvrir ma ville de près et d’y passer ses vacances.
A sa grande surprise, Fatima est émerveillée. Elle n’a pas cessé de faire l’éloge de Trappes. Elle met l’accent sur le nombre des structures publiques. C’est qu’il n’y en a pas autant chez elle : « Ici, vous avez vraiment tout : un cinéma, une salle de spectacle, une piscine, une médiathèque et surtout la grande base de loisirs. ».
A chaque fois que je lui faisais découvrir un endroit, elle en profitait pour méditer, admirer et prendre des photos : « Partout où je vais, des couleurs m’entourent. Du coup, ça ne ressemble pas du tout au côté banlieusard qu’on voit dans les reportages et les photos d’articles. » Elle met en avant la nature, surtout en ce début de mois de septembre, et la présence « réconfortante » de la base de loisirs.
A chaque fois qu’on prend le bus, mon amie commence à compter les rares têtes blondes. « Ce qui est m’étonne quand même, c’est qu’il n’y a pas assez de mixité sociale » Mais en voyant les nouveaux immeubles en construction et ceux qui viennent d’être construits, elle s’imagine que le problème pourrait être rapidement résolu. « je crois que c’est un bonne idée de construire de nouveaux bâtiments. Il y aura certainement de nouveaux habitants, donc de nouvelles origines. Et puis en plus certains Trappistes qui ont réussi pourront plus facilement rester à Trappes ». En faisant un petit tour au centre social des Merisiers, la stupéfaction remplie le visage de Fatima Zahra:” Des mendiants en France ? Je n’ai jamais cru que cela existerait chez vous”. Elle m’a plus tard fait la même remarque quand nous étions à Barbès, à la Défense et aux Champs Élysées. A Trappes, Fatima Zahra a pu sentir et apprécier l’aspect soudé des habitants, leur solidarité et surtout leur sympathie.
Au final, elle ne manque pas de poser des questions sur la nature des préjugés médiatiques qu’elle entend souvent. Tout n’est pas rose mais la discordance entre la réalité qu’elle a vécue et l’image renvoyée par les médias la sidère : « Ce qui suscite mon interrogation, c’est l’énorme multiplicité d’étiquettes abjectes que lui collent certaines personnes ! J’ai visité quelques villes depuis que je suis ici. Il y a des différences. Mais franchement, je ne vois pas une si grande différence entre Trappes et les autres communes de l’Ile de France que j’ai visitées en ce qui concerne le calme, la beauté du paysage ou la sûreté!” Voilà une personne de plus à s’interroger sur le rôle joué par les médias dans la stigmatisation de Trappes et de ses habitants.
Il a bien fallu que son séjour s’achève. Mais mon amie a quitté Trappes dans l’espoir d’y revenir me voir le plutôt possible.