Merci Bernard Arnaud !

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Le mardi 10 mai dernier, en collaboration avec l’association ATTAC, le cinéma des 7 Mares d’Elancourt a diffusé le film « Merci patron » de François Ruffin.

La salle était pleine. Certains spectateurs étaient même assis sur les escaliers. De nombreux autres sont restés à l’entrée du cinéma. Ce film, dont on ne parle pas assez dans les médias nationaux, semble connaître un succès, avec bientôt 500 000 entrées, auprès des jeunes comme des moins jeunes, et même en banlieue comme le montre la séance à Élancourt.

Le début du film prend la forme d’un documentaire présentant un journaliste de « Fakir » (François Ruffin) qui mène une enquête sur des licenciements abusifs au sein d’LVMH. Toutefois avec une particularité : ce journaliste fait semblant de vouloir redorer le blason de Bernard Arnaud, le grand patron de LVMH, responsable de ces licenciements.

Avec une ironie lui donnant un air presque naïf, le journaliste parvient à interroger une militante de la CGT « Marie Hélène », qui vraisemblablement ne partage pas la même affection que lui pour le puissant Bernard Arnaud. Finalement pour convaincre Ruffin des tragiques conséquences des licenciements décidés par « Bernard », Marie Hélène le présente à la famille Klur, en crise et surtout en détresse, suite aux licenciements des deux conjoints. Alors, le spectateur entre dans l’intimité d’une famille victime du désir du capitaliste d’accumulation sans fin du profit. Avec beaucoup de légèreté Ruffin mène un combat acharné aux côtés des Klur, pour une vie meilleure, tout en feignant que, malgré ses décisions de licenciement massif, Bernard Arnaud est généreux et bon.

La morale de cette histoire est que la triple alliance du journaliste, de la syndicaliste et des prolétaires au chômage permet aux Klur de lutter et de faire le poids contre un des plus grands industriel du luxe du monde. L’histoire s’achèvera sur des rires, des chants, de la joie et de la bonne humeur.

Merci donc à Bernard Arnaud grâce à qui la découverte de cette violence sociale a été possible. Merci à lui de nous avoir permis d’ouvrir les yeux, de nous rendre compte de notre passivité et de notre égoïsme, car des Klur il en existe partout en France. Merci aussi à François Ruffin grâce à qui il est possible d’en rire, ensuite d’y réfléchir, et enfin de donner l’envie d’agir contre toute atteinte aux droits des plus faibles.

La séance s’est finie sur de longs applaudissements, et sur une série de questions-réponses entre le public et Cyril Poreaux, journaliste de « Fakir » ayant participé aux côtés de François Ruffin à l’élaboration de ce documentaire.

Reste plus qu’à convaincre Bernard Arnaud d’aller voir le film car, vous le comprendrez si vous-même y allez, il a quand même écrit au moins la moitié du scénario…

Dikra Saadi

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Infos de l'auteur

J'ai 18 ans, en première année de licence de droit à l'université de Saint-Quentin. Citoyenne révoltée , pour moi Trappy blog est non seulement un moyen de partager mes expériences et de m'ouvrir à de nouvelles choses, mais aussi l'opportunité de montrer que Trappes ne se résume pas à l'image négative que certains médias véhiculent.