À 6 semaines du premier tour des élections présidentielles, la candidature de Benoit Hamon peine à prendre de l’élan. Pourtant, je soutiens toujours ce candidat et je suis allé faire du porte-à-porte à la rencontre des habitants de la Verrière.
18h15. J’arrive à la gare de La Verrière, il fait bon mais humide ce soir. J’attends quelques minutes que les autres jeunes arrivent au point de rendez-vous. Toujours en retard… Les bus déposent et prennent des passagers. Les gens se pressent pour prendre le train pour Rambouillet à l’approche du quai.
18h30. Je retrouve cinq autres camarades des Jeunes Avec Hamon. Certains sortent des cours ou du travail tandis que d’autres ont passé la journée à faire des actions politiques. C’est à Orly Parc 1, un des quartiers de La Verrière situé en politique de la ville, que nous allons faire du porte-à-porte ce soir. On essaie de mobiliser les dernières femmes et les derniers hommes pour qu’ils votent.
20h35. Célia établit 3 groupes de 2 camarades. Je suis avec Simon. Par groupe, nous avons une fiche de contact, un stylo, des flyers, un plan avec les logements concernés et une craie pour les marquer. Nous commençons le porte-à-porte dans un immeuble de la rue Marcel Rivière. Au début, les rencontres ne sont pas très chaleureuses. Un homme d’une cinquantaine d’années au style de vieux rockeur nous accueille fraichement : “Je ne m’intéresse pas du tout à la politique, je trouve ça très ennuyant”.
Heureusement, par la suite, un père de famille très réceptif débat avec nous sur le pas de sa porte autour de problématiques diverses, allant des heures supplémentaires à l’état de la démocratie en France. Déçu par Hollande pour qui il avait voté, il souhaite se renseigner sur ceux qui, parmi les différents candidats, pourrait faire réellement changer son quotidien. Je lui réponds que j’ai bien ma petite idée sur le sujet… Au final, c’est le seul contact de cet immeuble de 12 foyers que nous récupérons… Beaucoup de personnes sont absentes ou pas intéressées. Une dame nous ouvre sa porte. L’échange est rapide : “Je sais déjà pour qui je vais voter, mais ça ne risque pas de vous intéresser malheureusement.” Nous laissons des flyers et un carton d’invitation au grand meeting du 19 mars à Bercy.
Nous espérons que nos actions auront un impact dans cette ville où plus de neuf personnes sur 10 ont voté pour Benoit Hamon au second tour de la primaire de la gauche.
Dans la rue, un jeune nous interpelle pour manifester son soutien et nous confirme sa venue au meeting du dimanche 19 mars à Bercy.
19h. Direction le quartier d’Orly Parc 2, Jessica, une autre jeune, nous rejoint pour continuer le porte-à-porte. A La Verrière, les gens sont plus réceptifs et intéressés par ce que nous leur proposons que dans d’autres villes environnantes. Il faut que dire que c’est un territoire où Benoit Hamon a fait de bons résultats aux primaires de la gauche. Pourtant, nous ne sommes pourtant pas accueillis les bras grands ouverts. Rue Alexis Léaud, nous rencontrons un homme d’origine maghrébine avec ses deux enfants. Pour lui, les politiques, ce sont “tous les mêmes”. Et leurs programmes, ce ne sont “que des paroles. Mais je voterai” affirme-t-il. Je suis pour Benoit Hamon, ça me parle”.
Dans le même immeuble, deux étages au-dessus, un jeune d’une vingtaine d’années nous parle des propositions de mon candidat. Il adhère à beaucoup de ses idées mais, pas à celle du revenu universel. Il s’y intéresse et votera sûrement pour lui. Il hésite encore : “Ma priorité, c’est avant tout de ne pas me retrouver avec François Fillon et Marine Le Pen au second tour”. Il pense qu’Emmanuel “Macron, c’est “un droitiste bizarre” et il “trouve dommage que François Hollande ait donné une mauvaise image de la gauche”. Sa mère, en revanche, n’est pas du tout intéressée par l’élection présidentielle et “La politique ça ne m’intéresse pas.” J’ai l’impression d’avoir entendu cette phrase mille fois.
20h. Je passe de l’autre côté de la gare pour rentrer chez moi, à Maurepas. Il fait toujours humide. Les bus et les passagers sont moins nombreux, les gens ne se pressent plus pour le train pour Rambouillet. Nous n’avons pas récupéré beaucoup de contacts