La boulangerie “le fournil de Neauphle” a ouvert ses portes il y a deux mois dans le nouveau quartier de l’Aerostat, au coeur du projet de rénovation urbaine à Trappes. Rencontre avec son créateur .
“Investir à Trappes ? Il ne faut pas avoir peur.” C’est la conviction d’Houcine Bououf. À ses yeux, la rénovation urbaine créé des opportunités. Le quartier de l’Aérostat, en pleine effervescence, en est le parfait exemple. De nouveaux habitants arrivent continuellement dans des appartements en accession à la propriété, flambant neufs. Les grues et les immeubles en construction jouxtent sa boulangerie ouverte il y a deux mois, “le fournil de Neauphle” au design moderne baigné de lumière. “Plusieurs immeubles devraient être livrés en 2017″. Voilà des bientôt de nouveaux clients potentiels pour Houcine et sa boulangerie.
En parallèle, bientôt de nouveaux commerces ouvriront leurs portes à proximité. “C’est cette diversité des services aux clients qui favorise l’attractivité du quartier”. Houcine Bououf compte sur cette dynamique qui lui permettra sans doute d’atteindre ses objectifs financiers. Aujourd’hui, la boulangerie n’est “qu’à 60 % de notre prévisionnel de ventes”. Il faut encore du temps, “environ 6 à 8 mois, prévoit-il, avant de tourner à plein régime”.
Cet entrepreneur ne manque pas d’idée de business. A 37 ans, il a déjà créé plusieurs entreprises qui tournent toujours, à Sèvres, à Versailles, à Trappes. En 2012, il ouvre sa première boulangerie à Trappes, au cœur du quartier rénové des Merisiers. Quand il s’y installe, il y avait 4 boulangeries à proximité de la sienne. “la concurrence cela ne me fait pas peur. Au contraire, ça me donne de nouvelles idées” En novembre 2016, il ouvre la seconde dans le nouveau quartier de l’Aérostat. Notre homme kiffe le challenge.
Houcine passe son enfance à Ville d’Avray. “Je suis en fils de commerçant. Mon père tenait un restaurant”. Il commence par un cursus en gestion hôtelière puis se réoriente dans le secteur de la boulangerie pour décrocher un CAP. Il développe alors une passion pour la gastronomie française. Il travaille quelque temps au sein du groupe Accord avant de se lancer en indépendant.
“Je suis resté au chômage 5 mois. Et puis j’ai changé de statut. Je suis devenu “créateur d’entreprise” Être actif, travailler, c’était un besoin.” Houcine est un fonceur, et un bosseur. Il pense que même si un porteur de projet n’a pas beaucoup d’argent au départ, il peut s’en sortir. “Quand j’ai démarré j’étais à ‑5000 euros. Mais quand je suis allé présenter mon premier projet à un banquier, j’ai réussi à le convaincre. Je m’étais préparé, j’ai répété plein de fois mes arguments. Ça a marché. Aujourd’hui, c’est encore lui qui me suit”
Le succès de ses commerces, Houcine l’explique par “le bouche à oreille. C’est la meilleure des publicités”. Et le service client “ce sont les clients quotidiens qui font tourner un commerce”. Il en fait une affaire personnelle. Il insiste solennellement sur la notion de réactivité ” s’il y a un souci quelconque, je le règle maintenant, tout de suite. Pas question qu’un client ressorte de mon commerce sans être satisfait.”
Et ici comme dans ces autres affaires, ça marche. “Nous sommes passés de 5 à 18 employés. Pas tous à temps plein, mais je suis content de créer des emplois”. L’année dernière, il a formé 4 jeunes qui ont obtenu leur CAP. Un d’eux a été recruté dans une boulangerie de Versailles. Une autre travaille désormais dans une chocolaterie du 15e arrondissement de Paris. Il en est fier.
Le secret de sa réussite ? “J’ai écouté les conseils. Il y a toujours quelque chose à apprendre, surtout quand on débute. Aujourd’hui encore je suis très l’écoute” Conseillé, Houcine Bououf l’a été notamment par la maison de l’emploi, mais pas seulement. “Au début, je me souviens, j’ai eu un bon conseiller au pôle emploi de Meudon qui m’a notamment appris à défendre mon projet”. Son père, ancien commerçant à la retraite a également participé à son éducation entrepreneuriale et su l’orienter quand il le fallait. “C’est ce que je conseille aux jeunes qui veulent se lancer. Il faut aller voir la mission locale, le pôle emploi, la Direccte. Il faut prendre le temps de bien préparer son projet et d’écouter ceux qui ont déjà fait”
“Ce n’est pas forcément plus difficile d’entreprendre à Trappes”. Houcine ne comprend pas vraiment le sens de mon interrogation. “Peu importe le lieu il y a toujours des difficultés au lancement d’une entreprise. Il faut le temps d’apprendre”. Néanmoins, il se rappelle qu’à ses débuts, il avait eu des difficultés à trouver du personnel qualifié vivant à proximité, ou acceptant de venir travailler à Trappes ” À cette époque, il y a avait eu quelques émeutes à proximité de la boulangerie. La boulangerie était visible à la télé. C’était peut-être la raison. Je ne sais pas trop”.
Depuis 2014, il constate un changement, notamment au niveau du recrutement. “Je travaille avec un meunier qui vient de Paris tous les matins. Je n’ai plus de problème de ce côté-là. Je travaille aussi avec mon neveu a qui j’ai conseillé de passer son CAP de boulangerie”. Houcine Bououf vient d’ouvrir son autre boulangerie, son quatrième commerce. Tout roule. “Sincèrement, j’aime beaucoup cette ville.Trappes, en ce moment ça bouge. Il y a de belles choses à faire ici. J’y suis bien. Tout ce qu’on dit dans les médias sur Trappes, je le démens régulièrement. Cela ne me dit pas d’aller à Paris. Je n’envie pas les gens du 16e ou du 8e arrondissement. Je suis content d’être ici”