Monsieur Diawara est un habitant du quartier du bois de l’Etang à La Verrière. Après un long voyage, il arrive en France en 1972, où il a travaillé à la Régie Renault de 1976 à 1998, puis en tant qu’agent d’ambiance avant de couler un retraite paisible entre France et Mali.
Arrivée à Paris
Après un long périple de deux mois il arrive enfin dans le 20e arrondissement de Paris dans un foyer pour immigrés. Avant de trouver une chambre à proximité du cimentière du Père Lachaise, au dernière étage d’un immeuble. Il trouve rapidement un travail dans cette période de plein emploi. “Mon premier boulot fut d’être massicotier” métier qui consiste à couper des feuilles de papier.” Et puis en 1976, après quatre ans, sur les conseils d’un ami, j’ai fait une demande pour travailler à la Régie Renault à Boulogne Billancourt.” Après 6 mois d’attente il est engagé.
A Boulogne Billancourt
L’entreprise est connue pour les droits et les avantages qu’elle accorde à ses employés. De nombreux Maliens, et Africains plus généralement, travaillent chez Renault. “Les ouvriers avaient le droit à des augmentations” dit fièrement monsieur Diawara. Mais le travail est à la chaîne. Il exécute toutes sortes de travaux pour un salaire équivalent à 200 euros d’aujourd’hui. Cependant au fil du temps il suit des formations. A la fin de sa carrière il sera électricien automobile pour un salaire avoisinant les 1400 euros. “Au début ce que je faisais ne me plaisait pas trop mais je n’avais pas le choix”.
Arrivée au bois de l’étang
Il arrive dans le quartier du bois de l’étang, à la Verrière, le 1 juillet 1985 grâce au service social de la Régie Renault qui octroie des logements qu’elle possède au Bois de l’Etang. Jusqu’à aujourd’hui il demeure dans le même appartement. A cette époque, la ville a très mauvaise réputation ” Diawara tu vas prendre un appartement à Chicago ? Nécessité oblige, père de 6 enfants il se voit contraint d’accepter l’offre. Tout comme aujourd’hui, échec scolaire, chômage, discriminations, les jeunes ont des difficultés à s’insérer dans la société.
Puis l’usine de Boulogne-Billancourt ferme en 1998. Il récupère ses droits et reste au chômage durant 8 mois. Grâce à ses indemnités, il ne se souvient pas de période de chômage comme d’un moment désagréable, même si, explique-t-il : “Un travailleur n’est jamais satisfait d’être au chômage”. Il deviendra rapidement “le premier agent d’ambiance du quartier” de la compagnie de bus locale, Sqybus.
Début à Sqybus
Un jour Alain Hajjaj à l’époque simple élu, mais futur maire de la Verrière , frappe à la porte de monsieur Diawara et lui propose de venir travailler dans les bus en tant qu’ agent d’ambiance. “Au début je n’avais pas compris le mot ambiance et j’ai répondu à Alain que je n’avais pas l’age de mettre l’ambiance”. La communauté d’agglomération qui gère le transport par bus rencontre des problèmes avec certains jeunes qui les détériorent. A cette époque, Monsieur Diawara connaît beaucoup de monde, au point qu’on disait souvent“Si tu veux connaître le bois de l’étang il faut venir voir Diawara.”. La compagnie de bus espère que son influence sur la jeune génération sera peut être un moyen de canaliser leur fouge. A chaque fois que Monsieur Diawara rentre dans le bus il prend le temps de discuter avec les jeunes et tente de leur transmettre les valeurs du pays. Il leur fait également remarquer que leurs parents souffrent de leur dégradation du matériel. Malgré les difficultés rencontrés, la persévérance de monsieur Diawara est reconnue. Au point qu’en 2001, c’est la consécration, France 3 réalise un film autour de lui et sa famille intitulé “Qui sont les français?”, en vue de montrer la multiplicité des origines et des profils des habitants de la France.
A la retraite depuis 2005, et après une première partie de vie très active, monsieur Diawara entama une seconde vie encore plus haletante, en tant que maire de la ville de Diabigué. Depuis il vit entre le Mali et la France.