Cinéma : itinéraire d’un technicien de la lumière dans l’ombre


Dans le cadre d’ateliers d’éducation aux médias et à l’information, des élèves de 4ème du collège Alexandre Dumas de Maurepas sont devenus journalistes le temps d’un article. Aujourd’hui, portrait d’Olivier Haie, qui travaille depuis plus de 22 ans en tant que technicien de la lumière dans le cinéma, après s’être réorienté professionnellement.

« Je voulais travailler dans l’audiovisuel, et c’est pour ça que je suis arrivé à l’électricité dans le cinéma », explique Olivier Haie, 51ans. Avant d’en arriver là, Olivier a « fait des petites études. J’ai eu un BEP électrotechnique, qui m’a un peu servi pour le métier électricien cinéma. Mais après je suis rentré un peu sur le tas grâce à l’école de cinéma que j’avais faite », raconte-t-il.

Avant cela, celui qui a grandi en banlieue parisienne était « archiviste et documentaliste chez Bouygues. Mais ce métier ne me correspondait pas. Je cherchais à rentrer dans l’audiovisuel ». Il remet alors son projet professionnel en question, et retourne en classe à l’âge adulte. « Après cinq ans j’ai décidé de refaire une école et de rentrer dans la branche cinéma », dans un cursus court à Gennevilliers.

Depuis, dans ce monde du cinéma plein de métiers peu connus des téléspectateurs, comme la lumière, les décors, l’habillage, ou le stylisme, Olivier s’occupe de la lumière. Quand on l’interroge sur le but précis de son travail, Olivier rigole : « Il sert à faire vibrer un peu les gens. Y’a plein de personnes qui regardent la télé pour justement voir le type de lumière qu’on voit dans les films ». Sur un plateau, il reçoit ses ordres du chef opérateur. « C’est un peu le créateur de la lumière du film. On est un peu ses exécutants, pour qu’il puisse créer correctement sa lumière » détaille-t-il, sans entrer dans les détails techniques. « Ce serait un peu long à vous expliquer comment éclairer un comédien ou un décor » se justifie-t-il.

Après sa reconversion, Olivier, qui est devenu intermittent du spectacle, est passé d’un métier sédentaire vers un métier qui demande de la mobilité géographique, et qui génère une certaine insécurité. Ca oblige à avoir des capacités de réaction rapide face aux demandes de mission sur des tournages, qui peuvent l’emmener un peu partout en France. « Vu que je vis en région parisienne, ça se passe aux alentours de Paris mais ça m’arrive d’aller en province… »

Dans ce métier, le rythme de travail est incertain. « C’est complètement aléatoire, ça dépend des « plans », des films qu’on me propose. C’est pas régulier… des fois j’ai pas beaucoup de vacances, ou bien pas les vacances scolaires parce qu’il y a des projets qui sont là aussi ».

Pour Olivier, le gros avantage de son métier, c’est qu’« il n’y a pas de monotonie. Chaque projet est différent, chaque lumière est différente », selon que le tournage est en studio, auquel cas « c’est un peu plus tranquille. Mais sur des décors naturels, ça peut être un peu plus compliqué, des fois l’hiver c’est un peu plus dur en extérieur. » Il apprécie particulièrement « la rencontre avec des personnes différentes, c’est plutôt quelque chose de positif ! ». Car sur chaque tournage, il peut changer d’équipe et avoir à s’adapter.

Et quand il travaille, « on fait beaucoup d’heures. Sur le papier il y a 8 heures de plateau mais y’a toute la préparation avant et ce qu’on appelle la rembal’ après la journée. Donc on est sur des journées entre 10 et 14 heures. Après on a des pauses, heureusement mais c’est complètement aléatoire. »

Résultat, après quelques années, on peut retrouver parmi sa filmographie « … La Guerre des Boutons », son tournage préféré qui l’a emmené dans le Limousin à la rencontre de personnes sympathiques. Et dernièrement le « Bertrand Bonnello » qui n’est pas encore sorti, qui s’appellera « La Bête », ou encore des programmes courts qui s’intitulent « En famille » sur lesquels je travaille souvent ». Olivier a aussi beaucoup travaillé sur des films d’auteurs, des « André Techiné », « des téléfilms, un peu de films d’action… en 22 ans, il y a eu beaucoup de genre différent… le cinéma c’est aussi des publicités, c’est aussi des clips. »

Surtout, pour être sollicité régulièrement, il faut savoir se faire connaître et reconnaître dans son secteur d’activité. D’où l’importance d’avoir un réseau : « connaissance par connaissance, ça m’a permis de faire ce métier. »

Romane et Isalyne en classe de 4ème au collège Alexandre Dumas de Maurepas


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